ChatGPT peut-il remplacer le rédacteur web ?
Accessible au grand public depuis fin novembre 2022, ChatGPT a défrayé la chronique. Une question est sur toutes les lèvres : cette intelligence artificielle peut-elle remplacer l’être humain ?
Spoiler alert* : en l’état actuel des choses, non ! Ouf, nous voilà rassurés.
Mais au fait, c’est quoi ChatGPT, l’application qui fait trembler les rédacteurs ? À quoi sert-elle exactement et quelles sont ses limites ? Je vous dis tout sur l’innovation de l’année.
ChatGPT l'agent conversationnel
Le plus simple pour savoir ce qu’est ChatGPT, c’est encore de lui poser la question. Il se définit comme : « Un Assistant, un modèle de langage grande taille formé par OpenAI. Je suis conçu pour répondre aux questions et aider à résoudre les problèmes des utilisateurs en utilisant mon vaste répertoire de connaissances. »
Ainsi, il s’agit d’un outil de langage, basé sur la technologie GPT-3, capable de discuter avec vous, de traduire des textes ou même de résoudre des problèmes mathématiques.
OpenAI, fondée en 2015, travaille au développement de l’intelligence artificielle. L’un des fondateurs de cette société n’est autre que l’homme derrière Tesla, SpaceX, Twitter ou encore Neuralink : le milliardaire Elon Musk.
Depuis fin novembre 2022, ChatGPT est accessible au grand public, gratuitement, en anglais et en français. C’est donc une application capable de tenir une conversation. Posez-lui n’importe quelle question et il trouvera la réponse la plus pertinente. Comme il le dit lui-même : « Je suis simplement conçu pour vous aider à trouver des réponses à vos questions. »
L'apprentissage de l'intelligence artificielle
Comment est-ce possible ? Pour cela, on lui a fourni des milliards de textes, y compris des articles Wikipédia. Des humains l’ont également entraîné à tenir des conversations, en corrigeant les erreurs au fur et à mesure, de façon à améliorer son expérience.
À la manière d’un moteur de recherche, l’intelligence artificielle (IA) est alors capable de compiler toutes les informations qu’elle possède sur un sujet. Elle va ensuite les synthétiser, les mettre en forme et vous fournir une réponse en plusieurs paragraphes. Conclusion incluse ! Par contre, ne lui posez pas de questions personnelles ou philosophiques. Il est volontairement bridé pour ne pas pouvoir donner d’avis et se doit de rester neutre.
ChatGPT n’a pas accès à internet. De ce fait, il ne peut pas vous répondre sur des sujets d’actualités récents. La mosaïque de ses données s’arrête à 2021. On peut logiquement supposer que cela limite les fake news* par exemple, qui se propagent comme une traînée de poudre sur le net. Il sera dans l’incapacité de vous dire qui a gagné la coupe du monde de football cette année. 
Les limites de ChatGPT
Une intelligence artificielle capable de produire des textes sur n’importe quel sujet en quelques secondes… Voilà qui a de quoi donner des sueurs froides à n’importe quel rédacteur web !
N’écoutant que mon courage, j’ai décidé de le tester, que dis-je, de le mettre à l’épreuve.
J’entre directement dans le vif du sujet : Peux-tu m’écrire un article sur… au hasard, le réchauffement climatique ? Et là, en quelques secondes, 269 mots (je les ai comptés… avec mon logiciel de traitement de texte). L’IA n’en trouve d’ailleurs que 246, elle. Bizarre. Je lui fais part de mon étonnement, mais elle ne se démonte pas : « Je suis désolé si mon comptage de mots est inexact. Il est possible que j’aie compté certains mots plusieurs fois ou que j’aie omis certains mots. »
Déjà, niveau précision, on repassera.
Si, au premier abord, on est plutôt bluffé par sa répartie, avec un discours fluide et une construction grammaticale excellente, les limites se font vite sentir.
Ses réponses sont aseptisées. Je lui demande alors d’écrire sur un ton plus léger, mais le texte qui en ressort reste froid. De plus, on se retrouve avec les mêmes tournures de phrases, sans aucune identité, à l’intérieur du texte lui-même. Du genre : « Je ferai de mon mieux pour vous aider de mon mieux. »
Avouez que ce n’est pas très heureux comme figure de style.
De plus, on sait combien Google déteste et pénalise le duplicate content*. Tous ses textes vont un peu trop ressembler. Si l’IA n’apporte pas de jugement, elle n’a pas non plus de recul et se contente d’écrire ce qu’elle sait. Finalement, cela reste un moteur de recherche amélioré.
L'intelligence artificelle peut-elle tout résoudre ?
Deuxième essai, avec un problème mathématiques cette fois, tiré d’un manuel scolaire niveau collège. Il y est question d’une entreprise, de perte de bénéfices, de prime et de pourcentage. Particulièrement terre à terre, l’IA nous répond : « Il est difficile de donner un avis sur cette annonce sans plus de détails sur la situation de l’entreprise et sur les conditions de travail des employés. »
ChatGPT n’a pas de second degré et s’il arrive à tenir un semblant de conversation en tenant compte des entrées précédentes, il ne peut saisir le contexte et mettre des nuances dans son discours. L’intervention d’un être humain reste un gage de qualité.
Son autre gros défaut, c’est qu’il ne fournit pas ses sources et peut même parfois se tromper. Malgré son travail de récapitulation des données, il nous faudra toujours vérifier les informations.Fort heureusement, ce qui nous différencie des machines : nos sentiments, nos émotions, notre empathie sont autant de forces que l’intelligence artificielle n’est pas près de remplacer. C’est justement l’imperfection humaine qui rend chaque texte si unique.
Mais, que les rédacteurs web se rassurent, ils ont encore de beaux jours devant eux. Rien ne vaut le cerveau humain pour mettre un peu de personnalité dans ce monde déjà si virtuel.
Et si vous aussi, vous souhaitez tester cet outil de langage, visitez le site officiel.
* spoiler alert : révélation sur l’intrigue (de spoiler en anglais, gâcher)
* duplicate content : contenu dupliqué, copié
* fake news : fausses informations